la manufacture
Proposition pour l'extension de l'École des arts scéniques, Lausanne
2017
Rue de Grand-Pré, entre Lausanne et Malley, au cœur d'une zone industrielle, est situé l'Ecole des Arts scéniques de Lausanne, appelée « La Manufacture ». Dans cette ancienne usine de pierres précieuses, un microcosme autonome se met en place : étudiants et professeurs cohabitent dans un univers convivial, attentif et responsable. Réhabilitée il y a quelques années pour proposer cuisines, réfectoires, cheminées, salles de travail, salles de répétitions et salles de représentation, La Manufacture envisage d'étendre sa formation, d'augmenter sa surface bâtie.
Ainsi, le projet apporte une réponse aux attentes des directeurs d'école en renforçant la qualité du dispositif architectural actuel. Il propose la réhabilitation du hall d'entrée, la mise en place de jardins, la mise en place d'un centre de documentation et d'une nouvelle salle de représentation surmontée d'une serre. La serre, comme lanterne du quartier, est la partie utopique du projet. Hugo l'a dit : « le théâtre n'est pas le pays du réel, il y a des arbres en carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or de clinquant, du fard sur la pêche , du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous la terre. »1
Tantôt architecture, tantôt illusions, ces interventions interagissent, chacune à leur manière, avec la notion de décor pour produire les échanges et la vie qui permettent à Hugo de terminer : « …c'est le pays du vrai : il y a des cœurs humains dans les coulisses, des cœurs humains dans la salle, des cœurs humains sur la scène. »2
Le projet, en tant qu'application concrète de l'essai théorique Il se passe quelque chose, est un alibi pour enquêter sur la technique du collage comme véritable outil de conception. La mosaïque est composée d'images qui ont presque toutes été produites au début du processus de conception. Certaines sont restées intacts, d'autres ont évolué, mais elles ont toutes été construites comme une première esquisse, comme un outil pour communiquer la première idée du projet. Cette manière non conventionnelle de concevoir -images first- conduit à une architecture de moments, une architecture d'anecdotes qui va du détail au grand.
1. « theater is not the country of the real, there are cardboard trees, canvas palaces, a sky of rags, glass diamonds, tinsel gold, paint on fishing, red on the cheek, a sun coming out from under the earth. »
2. « ... it is the country of truth: there are human hearts in the wings, human hearts in the room, human hearts on the stage. »